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les 7 commandements des low tech

Concevoir et produire réellement durable: Pourquoi faire, tu t’interrogeras

Il faut donc que ces produits soient conçus et fabriqués pour être, le plus possible, économes en ressources (et notamment en ressources les plus rares), non polluants, durables, robustes, et facilement réparables ou réutilisables, modulaires, plutôt faciles à  recycler en fin de vie. Littéralement un virage à 180° contre l’obsolescence programmée, technique ou culturelle, la différenciation marketing et la logique du tout-jetable.

Orienter le savoir vers l’économie de ressources: Que tout a un impact tu te souviendras

Faire moins et plus durable, ce serait forcément tourner le dos à l’innovation, au savoir, à la recherche. En réalité, bien au contraire, il en faudra, mais tournés vers des finalités différentes d’aujourd’hui.

Rechercher l’équilibre entre performances et convivialité: De ce qui est moins beau ou neuf tu te contenteras

Mieux vaut, certainement, perdre un peu en efficacité mais faire robuste, simple, avec des matériaux et des technologies éprouvées, pour augmenter les capacités locales à entretenir, à réparer, à faire durer, à maitriser les objets, les outils ou les systèmes techniques. C’est, d’une certaine manière, le syndrome qui a atteint les ex-colonies lorsqu’elles n’ont pu maintenir des infrastructures ou machines dernier cri, payées par l’aide au développement (souvent avec quelques arrières pensées sur l’exploitation induite des matières premières locales), par manque de pièces détachées et d’outillage, ou insuffisance de compétences techniques locales.

Relocaliser sans perdre les (bons) effets d’échelle: avec finesse, au bon niveau, tu relocaliseras

Il est tentant – et nécessaire- de relocaliser une partie de l’activité économique, de rapprocher les sites de production des lieux de consommation.

Se pose alors la question de l’échelle à laquelle on pourrait ou devrait relocaliser: faudrait-il rapatrier la production chinoise sur le territoire européen? Ou favoriser la réémergence d’industries nationales? Ou descendre à l’échelle régionale, voire locale avec des implantations dans chaque communauté de communes?

Pour répondre il nous faut distinguer les industries de procédés, les manufacturières et les industries de réseau.

« Démachiniser » les services: l’homme par la machine, précautionneusement tu remplaceras

Du point de vue des ressources, rien de plus néfaste: on remplace du simple travail humain, certes pas franchement valorisant en général, par de la consommation métallique et énergétique: machines et écrans bourrés d’électronique, donc de métaux rares, branchés en permanence.

Est-il possible de faire machine arrière? Oui surement, en faisant attention à ne pas aller trop loin, mais avec 3 ou 4 millions de chômeurs, on peut certainement ré-humaniser certains services sans que cela change quoi que ce soit à la société. Gardons tout de même quelques machines bien utiles, sans recréer les lavandières en remplacement des lave-linge.

Savoir rester modeste: devant la complexité de la nature tu t’émerveilleras

Que nous reste-t-il alors, si l’on est trop darwinien pour se jeter dans les bras de la religion qui apporte des réponses simples au mystères de l’araignée? Accepter que l’on n’ait pas réponse à tout. Contempler les martinets qui passent…et se réapproprier la dimension poétique et philosophique du monde, puisque si la science ne peut le faire pour le moment, seules la poésie et la philosophie peuvent nous aider à décrire et appréhender la réalité qui nous entoure.

Pas d’alternative, vraiment? et bien réfléchissons, tentons, expérimentons, tant pis si ça ne fonctionne pas, au moins nous aurons essayé quelque-chose! Et quel bonheur, entre temps, d’ouvrir une brèche, une perspective différente de celle d’un système à bout de souffle…

Sources : 
https://deuxpiratesentransition.wordpress.com/

L’Âge des low tech
Vers une civilisation techniquement soutenable
Philippe Bihouix